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11/12 août. Tempête sur Patita ...
J'attends que le temps se calme pour reprendre la route...il ne se calme pas. A 11h30, je me résigne à démarrer dans les rafales, c'est ça ou payer ma "kabin" pour une nuit supplémentaire . Des ruisseaux jaillissent de partout et forment des torrents : c'est la montagne qui coule dans le fjord. Ce n'est pas aujourd'hui que je fera! beaucoup de photos !
La route court à flanc de montagne, surplombant le fjord sur la droite. Patita est secouée comme un prunier, arrêtée sur place par le vent en haut des côtes ou au sortir des virages. Les camions n'ont pas l'air plus à leur aise et zigzaguent dangereusement. Les camping-cars ont disparu du paysage, mais où ont-ils trouvé refuge ? Je voudrais bien m'arrêter moi aussi, mais c'est impossible : pas de parking, pas de bande d'arrêt d'urgence, pas de bas-côté, juste la route détrempée entre deux rails de sécurité... et voici que la batterie ne charge plus ! Je ne suis pas trop à mon aise, les camions me paraissent un peu gros, vus de près ...
Je fais un détour par Mo I Rana où j'arrive vers 14h et me réfugie dans un parking souterrain où je peux changer un charbon de dynamo au sec. Quelques courses et je redémarre à la recherche d'un camping, j'en trouve un et m'y jette au bout de 20km :je paierai n'importe quoi pour trouver une "kabin" et garer Patita à l'abri du vent, le nez collé au mur . Je passe le temps en faisant ma lessive (lave-linge et sèche-linge sont la providence des voyageurs!)et en écrivant quelques cartes . De ma fenêtre j'aperçois à peine l'autre rive derrière le fjord qui moutonne...
Le lendemain, ça s'est un peu calmé. Ce n'est pas encore le printemps mais, parfois, la pluie cesse... J'ai décidé de m'éloigner un peu de la mer pour trouver un peu d'abri derrière les montagnes, quitte à prendre une route moins pittoresque, plus importante et moins fréquentée. Au cours d'une éclaircie je m'arrête quelques minutes dans la cour d'un garage spécialisé dans les vieilles voitures et y faire quelques photos (On est dimanche, c'est fermé) ... Une pensée pour mon port d'attache : Le Relais de l'Auto Ancienne, à Limoges .
Et la vie reprend : fjord , montagne, lacs ...parfois, je dois regarder les berges pour déterminer si je longe un lac ou un fjord : pas de traces de marées sur les bords de lacs .
Après Namsos, le temps s'étant un peu calmé, je quitte la grande route et reprends la direction de la côte et vers 17 h j'atteins Olsen, un petit village qui surplombe le fjord auprès duquel se trouve un camping . Je m'y arrête mais ici je dormirai dans la voiture, bien qu'il fasse à peine 12° ...
Au camping d' Olsen , je suis le seul voyageur de passage : en fait, ici, les clients sont des habitués qui viennent y pratiquer leur passion, la pêche. Ils vivent dans leurs caravanes installées là à l'année , peu à peu, pour plus de confort, ils lui adjoignent un quai en bois. Puis ils construisent un abri en dur pour le barbecue , qui se transforme en pièce confortable avec canapé, table familiale, et télévision. .. bref, c'est leur maison de campagne !
Au mur de l'entrée du bâtiment des sanitaires, un plan indique tous les noms et l'emplacement où ils se trouvent ... je n'en aurai pas besoin, personne ne m'a invité à dîner bien qu'on m'ait questionné sur ma maison à roulettes car, si leurs installations m'amusent , la mienne les stupéfie !
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