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En route vers Bergen ...
Et c'est reparti pour la pluie ! Patita escalade des montagnes courageusement ... Parfois, les automobilistes qui ont patienté derrière elle avant de trouver un endroit pour doubler l'attendent en haut de la côte pour applaudir !
Mes "arrêts-photo" sont conditionnés par la beauté des paysages rencontrés , par la topographie (Je préfère stopper en haut des cols ou dans les descentes, pour ménager Patita au re-démarrage), mais aussi par la météo , il pleut parfois beaucoup trop fort pour me risquer dehors avec mon appareil ..
Redescendant vers le fjord pour y emprunter son 11ème bac, Patita rencontre un grand vélo ... mais elle sait bien que la petite reine de la route, c'est elle !
Les traversées sont agréables : c'est un moment de repos, et les bateaux sont un poste d'observation privilégié où, parfois, on a même le temps de boire un café ...
Patita m'étonne par son état de fraîcheur : telle que vous la voyez là , elle a déjà parcouru 11641 km en 47 jours de voyage !
Après Vik, l'église "en bois debout" d' Hopperstad attire les touristes et je fais le détour .
On peut, comme ces touristes Espagnols, aimer les vieilles constructions en bois , et ne pas être insensible à un vieil assemblage de ferraille grinçante : les jeunes générations ont droit à un cours du Monsieur "qui en avait une , dont le père en avait une ..."
Patita reprend sa route avec ténacité . Au bout d'une longue, longue, longue montée , elle atteint un replat s'arrête pour souffler un peu .
Là, il y a deux routes pour une même destination : la première, à gauche, contourne la montagne, elle est abandonnée et impraticable mais je la connais pour l'avoir empruntée en 1966 (!) avec mes amis Thierry Maurin et Christian Gosse (aujourd'hui disparu ) à bord d'une 2cv Azam, au retour du Cap Nord . J'ai une pensée pour mes copains, et pour nos jeunes années devant ce paysage...séquence émotion, comme dirait l'autre .
Celle de droite préfère passer dessous par un tunnel où je vais m'engager . Les tunnels ne sont pas agréables pour moi : ils me privent du paysage , sont généralement peu ou pas éclairés, souvent longs, comportent des virages, montent et descendent, on y rencontre des trous dans la chaussée, et les véhicules locaux n'hésitent pas à y utiliser leur éclairage surpuissant contre lequel mes pauvres petits phares en 6 volts ne font pas le poids ! Angoisse garantie, et soulagement lorsqu'apparaît la lueur du jour de la sortie !
Sur les hauts plateaux que je traverse ensuite le remps se gâte encore un peu plus . Il fait froid et la petite pluie fine prend des allures de neige fondue ... presque pas fondue, par moment, et le vent la rend redoutablement pénétrante . J'évite donc de sortir du cocon étonnamment étanche de Patita dont le chauffage est, de plus, efficace (même si quelques gaz d'échappement en profitent pour parfumer l'habitacle !)
Je ne vais pas me plaindre : je suis en Norvège, et à la montagne . J'adore la montagne par tous les temps . Ce qui pourrait me faire perdre ma bonne humeur, ce serait un ennui mécanique m'obligeant à intervenir car il n'y a aucun abri en vue ... mais Patita ronronne et ne se plaint pas de ce que je lui inflige . Ça vaut bien une photo près d'un petit névé, et tant pis si j'en reviens un peu mouillé !
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