• Nous vous prions de nous excuser de l'interruption involontaire de nos programmes due à un regrettable incident technique ... Reprenons le cours des aventures virtuelles de Patita où nous les avions laissées ... 

   Debout de bonne heure (en voyage, je me lève toujours tôt), il fait très frais et le temps est couvert. J'ai un peu mal partout (ce qui est préférable à avoir très mal à un endroit précis!), il faut que je me réhabitue au confort spartiate de ma couchette, je l'ai améliorée cette année : la mise en place et le repli sont simplifiés, mais cela reste une mousse très dense posée sur une planche ...

Petit déjeuner rapide et toilette sommaire entre Patita et le vieux fourgon Peugeot D4, je suis en train de terminer mes rangements quand arrivent quelques personnes en voiture, sans doute le personnel du moulin à huile. Un vieux bougon qui ne se présente pas me fait remarquer l'inscription sur le sol :"Parking Privé", et me dit qu'il  ne faut pas rester là. Ça tombe bien , je n'avais pas l'intention de passer le reste de ma retraite sur son bitume... Allez, Patita , on s'arrache !

Je ne vais pas très loin, dans le village, un bistrot ouvre ses portes et je m'attable devant un café pour y établir mon itinéraire du jour. Mon problème s'appelle "les Alpes" que je dois franchir aujourd'hui et je crains que certains passages ne soient pas déneigés, il me faut donc consulter le service des routes. À mon étonnement, je vois que le Col de Larche (altitude 1991m) est ouvert, va donc pour Larche .

Albert (je devrais dire "Albert 2" car j'ai un nouveau GPS), Albert, donc , entre en piste : je lui donne une destination pas trop éloignée pour qu'il ne se lance pas dans des délires d'itinéraires trop compliqués, quitte à devoir le re-programmer plus souvent. En règle générale, je lui demande d'éviter les autoroutes et les péages, je l'autorise en revanche à me trouver de "voies non revêtues" que Patita adore.

La promenade commence par la magnifique route des gorges de l' Ardèche, malheureusement la météo n'est pas très bonne et je traverse parfois des bancs de brume assez épais . Dans les côtes, nombreuses et assez raides, ce n'est pas grave, Patita monte à son rythme, c'est à dire pas vite (!), mais dans les descentes , je dois la retenir car elle a tendance à s'emballer et il faut faire attention, on rencontre souvent des moutons ou des chèvres qui divaguent sur la route. Je m'octroie plusieurs arrêts aux divers "points de vue" prévus pour les touristes, on y jouit d'une vue plongeante du haut de la falaise sur la rivière qui coule au fond. Curieusement, la visibilité est meilleure vers le bas: on voit bien l'eau verte de l'Ardèche, et, comme il n'y a pas de bruit de circulation, on peut entendre en tendant l'oreille le clapotis de l'eau sur les cailloux ...

Ce n'est pas sur ce genre de route qu'on peut faire "une moyenne", mais, bon , j'ai choisi de voyager en 2cv ... et la devise de Patita est " Je vais moins vite, mais je vais plus loin ! "

C'est sur un long pont que je franchis le Rhône à Pont-Saint-Esprit et j'ai l'impression de passer une frontière, me voici à l' Est ! La petite route qui me mène à travers les montagnes du Vaucluse est magnifique. Patita ronronne même si elle s'essouffle un peu par moment, dans les descentes, je dois modérer ses élans : en voyage, je m'impose de ne pas dépasser les 80 km/h pour ménager la mécanique, mais, souvent, le petit moteur de 425 cm3 me demande d'aller plus vite ...

À Gap, je commence à être fatigué, et, le temps n'étant toujours pas très beau, je m'offre un repas dans un Relais Routier qui me tend les bras, soyons fous ! Profitons-en pour manger quelque chose  que je n'aurai pas le plaisir de déguster dans les pays que je vise : andouillette - frites. C'est bon !  

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Quand je sors de table, je constate que le soleil est revenu, ça fait du bien . 

Dans la station d'un hypermarché , je fais le plein, et tandis que je me remets en route, je vois arriver en face de moi sur le parking une 2cv rouge ornée de fleurs blanches qui ne m'est pas inconnue, c'est celle de Coco Deuche... je la connais par Facebook interposé. Nous bavardons un peu: elle m'explique qu'elle se rend avec son accordéon à un rassemblement des Fadas de la 2cv je ne sais plus où et qu'elle doit rejoindre des deuchistes du coin pour s'y rendre en convoi. Malheureusement , je ne pourrai pas me joindre à eux car j'ai un rendez-vous avec Martine à Téhéran. Et c'est loin, Téhéran !

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La route s'élève, je passe au pied du barrage de Serre-Ponçon, sous le soleil le paysage est magnifique : les hautes montagnes qui m'entourent sont couvertes de neige. La France est vraiment un beau pays, il faudra que je le visite, un jour ...

Après Barcelonnette, les choses sérieuses commencent : la neige se rapproche de la route mais celle-ci est toujours sèche Patita grimpe. Le temps se couvre à nouveau et mon thermomètre de bord m'indique  5° en température extérieure, je dois m'arrêter pour poser l'écran de calandre devant le capot de Patita. (A l'intérieur de la voiture, ça chauffe bien, 19°, c'est parfait pour conduire. Arrivé à Larche, un panneau apparaît : "équipements spéciaux obligatoires"... J'ai bien des chaînes mais si je peux éviter de les monter, ce serait mieux, c'est toujours un casse-tête désagréable et salissant .

Dès la sortie du village, la chaussée blanchit et je croise même des engins de déneigement, mais pas de gendarmes qui m'obligeraient à chaîner... Patita monte avec obstination et régularité, même si je dois, à plusieurs reprises, passer la première pour sortir d'une épingle.

Le col, c'est la frontière, nous voici en Italie !

Côté Italien, le soleil revient et la neige disparaît très vite de la route et Patita descend tranquillement vers Vinadio où s'est déroulé  ( en 2003, je crois, j'y étais mais j'ai oublié la date!) un mémorable rassemblement mondial des Clubs 2cv. Il y avait tellement de monde que, arrivé un peu tard, j'avais dû camper en dehors du site .

Aujourd'hui, alors que la nuit tombe, je retrouve pratiquement le même emplacement pour mon bivouac, au bord du torrent qui s'appelle "Stura di Demonte" ce qui doit vouloir évoquer  quelque chose comme "La taille du Démon", rassurant, non ? Vite, une petite soupe en sachet chauffée sur ma cuisine de bord et au lit : duvet + couvertures, bonnet sur la tête ... ah, c'est pas facile tous les jours !

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Jour 2. De Vallo-Pont-d'Arc (France), à Vinadio (Italie).

Km du jour: 312 . Km voyage: 746.

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À suivre ...