• LVVDP . Jour 3

    De Vinadio (Italie) à Riva del Garda (Italie)

    LVVDP . Jour 3

     

    D'habitude, je l'ai déjà dit, je me lève tôt. Ce matin, je me lève très tôt ... Pourquoi ? Parce qu'il fait très froid !... -5° dehors, -1° dedans. Vite debout, vite habillé, tout est blanc de givre autour de moi, y compris la voiture, il y a même deux petites flaques glacées sur les deux auvents latéraux de la voiture: je déplie rapidement ma "cuisine" afin de faire chauffer de l'eau, pour le café d'abord (avalé vite fait avec quelques petits palets bretons), puis pour un débarbouillage sommaire, le grand nettoyage, ce sera pour un autre jour !

    Repli de l'installation de nuit et grattage du pare-brise, avant de procéder au rituel matinal du voyageur en voiture: ouverture du capot, vérification des niveaux (ou plutôt, "vérification du niveau d'huile"quand on a la chance de rouler en 2cv !) ça va, malgré l'étape de montagne Patita s'est montrée raisonnable, juste un petit appoint de quelques gouttes à faire pour lui prouver mon affection. Un petit coup d'oeil circulaire et général aussi pour vérifier que rien n'est en train de se desserrer et que les contacts sont bons, tout semble OK. Je referme, et me souffle sur les doigts avant de monter en voiture, ça démarre.

    Je prends la route au ralenti, il faut laisser le temps au petit moteur d'atteindre sa température, d'ailleurs, je n'ai pas d'effort à lui demander, la route est large , en bon état, et descend tranquillement. Au bout de quelques minutes, je commence à avoir chaud et dois me dépouiller successivement des vêtements que j'ai accumulés sur mon dos au réveil... Il fait très beau, avec juste quelques petites écharpes d'une brume légère qui ne m'empêchent pas d'avoir le soleil en pleine figure . Tout va bien.

    Je rêvasse et vois au dernier moment le petit camion porte-voiture, un Jumper jaune, que je croise... Pourtant, il transporte une 2cv bleue sur son dos, ça aurait dû attirer mon attention! Son chauffeur me salue d'un long appel de klaxon. Je réalise que je suis dans le coin où Franco Grosso, deuchiste Italien célèbre, exerce... il possède une collection magnifique de 2cv et de modèles dérivés, ainsi que de nombreuses créations personnelles réalisées avec imagination et talent. Ce devait être lui, ou quelqu'un de son équipe. J'aurais pu faire demi-tour et suivre le camion pour aller visiter son antre et admirer ses trésors, mais je n'ai pas trop de temps. Ne l'oublions pas, l'objectif, c'est Téhéran !

    Il y a un petit "clac-clac" par moment à l'arrière. Ça m'agace, je n'aime pas ne pas savoir... Il faudra que j'enquête: bruit dans le train arrière ou alors quelque-chose de mal arrimé dans le coffre, ou encore un bruit provenant du chargement de la galerie ?

    Après Cuneo, il y a beaucoup de circulation, les gens vont au travail. Certains me doublent dans des conditions un peu acrobatiques... je m'écarte au maximum pour les laisser passer, bon, c'est l' Italie. Albert se prend un peu les pieds dans le tapis et zut, je me retrouve sur l'autoroute, à proximité d' Asti!

    Je pense d'abord à prendre la première sortie, puis, constatant que tout se passe bien et qu'on me laisse tranquille, tout seul sur la voie de droite, je décide de contrevenir à mes principes et de rester sur l'autoroute un moment, à 80 km/h, c'est lassant et fatigant, mais j'avance!

    Vers 10h30, alors que je suis à la hauteur de Tortona, je constate que l'aiguille de mon indicateur de charge a basculé vers la gauche: je suis en train de vider ma batterie, il n'y a pas urgence absolue mais il faut que je m'arrête à la première occasion. La voici: une aire de repos, je m'arrête et stoppe Patita à l'abri du petit vent frais, le long d'un mur de la station service. Au boulot!

    LVVDP . Jour 3

     

    Pour mon précédent voyage, j'avais une grosse caisse à outils. Pour les petites interventions c'était assez malcommode, car il fallait tout sortir pour attraper  le petit tournevis tombé dans le fond et, assez vite, j'ai sélectionné  quelques outils de base que je gardais à portée de main, mais qui se baladaient dans le fond de la voiture au moindre virage ou coup de frein... Cette année, j'ai perfectionné l'installation en fixant au plancher, à côté de la caisse à outils, derrière mon siège, un petit coffre au sol qui contient quelques outils incontournables pour les petites réparations ou le réglages de bord de route. On va voir si c'est efficace.

    Une clé à cliquet pour démonter la grille avant, une douille de 14 montée sur une "croix" et un gros tournevis pour déposer le ventilateur et atteindre la dynamo: rien de grave, juste un charbon (tout neuf) qui s'est coincé dans son logement et ne peut plus coulisser pour atteindre l'induit sur lequel il doit s'appuyer... une pichenette, et le voici remis en place ! Durée de l'arrêt, moins de dix minutes. Tout va bien... Patita peut reprendre l'autoroute.

    Les Automobilistes Italiens qui me doublent me font des signes de la main, ou klaxonnent, certains photographient Patita, tiens, ça lui rappelle la Russie, même si les photographes sont moins nombreux.

    J'ai décider d'avancer malgré les paysages vallonnés qui m'incitent à m'arrêter: je vais trop loin pour me laisser distraire déjà!

    Les longues étapes d'autoroute, c'est très lassant. Et ce ne sont pas quelques arrêts pour faire le plein d'essence, pique-niquer, et se dégourdir les jambes, ou faire un tour aux toilettes,  qui les rendent plus agréables. En fin de journée, je m'évade enfin vers le Nord et prends la direction de Trento, sur une belle route très fréquentée. J'ai l'espoir de trouver un coin pour la nuit sur une rive du Lac de Garde que j'ai repéré sur la carte.

    LVVDP . Jour 3

    L'endroit est magnifique (la photo n'est pas de moi, je l'ai trouvée sur internet-il me manque un drone pour pouvoir réaliser ce genre de prise de vue!-), en revanche, espérer y bivouaquer tranquillement est un rêve irréalisable: le secteur est bien trop chic et encombré, et les carabiniers qui patrouillent en Alfa-Roméo le long des somptueuses propriétés regardent Patita d'un drôle d'air: avec une Ferrari, je me ferais moins remarquer.

    LVVDP . Jour 3

    Il est tard. Je suis crevé. Patita et moi avons besoin de souffler. A Riva del Garda, un genre de Saint Tropez entre lac et montagne, j'avise un camping luxueux (parmi d'autres)et m'y dirige sans trop m'inquiéter des tarifs, je ne suis pas en état de faire une étude de marché. Pour une nuit, ça ira. Au moins pourrai-je y prendre une bonne douche et boire une bière au bar avant de me glisser dans ma couchette, bercé par les flonflons du dancing ... après une petite marche sur la rive du lac, parmi les touristes, dans la douceur du soir.

    Jour 3.   De Vinadio (Italie) à   Riva del Garda (Italie)

    Km du jour : 466 (dont 229 d'autoroute...).  Km voyage: 1212.

     

    À suivre ...


  • Commentaires

    1
    cat
    Vendredi 8 Mai 2020 à 01:53

    La télé-autoroute, c'est moins ennuyeux que la vraie ! Et la lune, la super pleine lune, tu l'as vue au moins ?

      • Vendredi 8 Mai 2020 à 09:56

        Hélas ... La nuit, je mens, je mens, je m'endors... comme le chantait (à peu près) le regretté Baschung !    sleep   Comme mon voyage est intemporel, il se peut que j'y rencontre une pleine lune, une éclipse de soleil, ou un tremblement de terre ... mais pas forcément au moment où ça se passe dans la vraie vie ! J'y fais aussi des rencontres de gens qui ne sont peut-être pas là en ce moment ...     Merci de me lire !   yes

    2
    Fdelaplaya
    Jeudi 14 Mai 2020 à 16:15

    Le lac de Garde, veinard, j'ai toujours eu envie d'y aller !

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