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    Eklablog me fait part de son inquiétude : il ne se passe rien sur " Patita2cv. eklblog.com" depuis quelques temps ... Eh oui, Eklablog, c'est le confinement et rien n'indique que la situation va s'arranger, les projets de voyages sont suspendu ... j'ai même arrêté (mille excuses à ceux qui me lisent) de m'occuper de raconter un voyage fictif, pas trop le moral, et, en plus , je suis en train de déménager.

    Patita est toujours en Haute-Vienne, dans ma grange, elle va prochainement être chargée sur un camion (avec sa copine, la 2cv "Fougères" pour rejoindre sa nouvelle adresse, dans le Gers, je vous raconterai ça, à défaut d'autre chose !

    Je vous souhaite une année 2021 meilleure que 2020, ce qui n'est pas gagné d'avance ...

    A bientôt !  frown


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  • Du Lac de Prelog (Croatie)

    à Badacsonytome  (Lac Balaton)  (Hongrie)

    LVVDP  Jours 7 et 8

     

    C'est le soleil cognant sur la carrosserie de Patita qui me réveille, il est presque 9 heures et je crève de chaud. Je m'extirpe d'urgence de mon duvet et me mets en devoir de préparer mon petit déjeuner : un grand bol de café et, luxe suprême, des tartines de miel sur du pain de mie ... ( C'est un miel de Fleurs sauvages produit en Limousin par des amis de Martine, fameux. Pour le voyage, je préfère le solide au liquide pour limiter le risque d'accident ! )

    J'entends bien quelques bruits de circulation au loin et le ronron d'une moteur d'une barque de pêcheur, mais personne en vue. Tout autour, des buissons et des roseaux qui ondulent dans le petit vent du matin, des oiseaux, et le lac à quelques mètres de la 2cv : à cet instant, je me dis qu'il y a bien plus malheureux que moi et me perds dans la contemplation du paysage et la profondeur de mes pensées ... Je traîne un bon moment, confortablement installé dans mon fauteuil de toile, avant d'aller faire ma toilette à l'eau fraîche (très fraîche) du lac, au pied de l'embarcadère. Ces moment tranquilles font aussi partie du plaisir du voyage ... mais il faut quand même se décider à partir (non sans avoir fait les vérifications rituelles sur la voiture où tout semble normal).

    Après 35 kilomètres, après le village de Goričan, j'atteins la frontière.  Côté Croate, pas de problème, le contrôle est bon-enfant. " Que vas-tu faire chez les Magyars ?", me demande en Français un jeune douanier, " Tu n'es pas bien en Croatie ?"... Je lui explique que je vais beaucoup plus loin, il traduit ça à un de ses collègues qui vient photographier la 2cv .

    Les Maguyars, ce sont les Hongrois, et il faut bien dire que leur poste-frontière n'est pas d'un aspect très avenant. D'abord, on remarque que beaucoup de gens attendent, mais qu'attendent-ils ? Il y a des voitures qui passent presque sans s'arrêter et d'autre q'on a fait parquer sur le côté, en longues files où rien ne semble se passer. Des hommes fument cigarette sur cigarette en tournant autour de leur voiture, des enfants pleurent, d'autres, plus grands s'amusent sur le parking. Des femmes font la queue devant les toilettes à côté des poubelles qui débordent. En cette fin de matinée, il commence à faire bien chaud.

    J'arrive à 2 à l'heure, Patita roule sur la pointe des pneus pour ne pas se faire remarquer ... raté ! Un douanier (ou un policier, ou un militaire, va savoir !) d'un geste autoritaire m'indique où je dois m'arrêter et me fait couper le moteur, et s'en va. Bon.

    LVVDP  Jours 7 et 8

    Ce n'est pas la première fois que j'affronte la douane Hongroise, il y a une bonne vingtaine d'années, je m'y étais présenté au volant de ma 2cv camionnette. Après une longue attente, après une fouille méticuleuse de la voiture (aménagée pour dormir et ne transportant aucune marchandise), après contrôle minutieux de mes papiers et de ceux "affairant à la conduite du véhicule" on ne me libérait toujours pas et je n'avais pas récupéré la carte-grise de la 2cv... C'est un haut gradé moustachu qui me l'a enfin rendue, m'intimant par la même occasion l'ordre de faire demi-tour au motif que sur ce document ma voiture était qualifiée de "Fourgon" et que j'étais là dans une douane pour touristes alors qu'il en existait de spéciales pour camions... sachant que, dans celles-ci que j'avais soigneusement évitées, l'attente pouvait être de plusieurs jours, j'avais dû éviter la Hongrie en passant par l' Autriche où tout est si cher ... 

    Aujourd'hui, rien de spécial, si ce n'est que le pays craint de se faire envahir par les hordes de réfugiés du Moyen Orient qui fuient la guerre et la dictature, alors, on contrôle. Ce coup-ci, je ne suis pas un camionneur, Patita est une berline,   je ne suis pas un migrant, mais j'ai l'air un peu bizarre quand même. Et quand on décide de s'occuper de moi, c'est pour me faire sortir toutes mes affaires, on dirait un vide-grenier sur le bitume gras... je dois même descendre tout ce qui se trouve sur le toit, bien rangé sous une bâche soigneusement ajustée ( des pneus, des petites pièces, des bidons d'eau et d'essence vides... tout ce dont je n'aurai besoin qu'en cas de gros pépin mécanique ou pour traverser des zones désertiques ). Les plaques de polystyrène qui tapissent la galerie et constituent un double-toit isolant les intriguent, non, non, il n'y a rien là dedans, c'est simplement le chapeau de soleil de Patita! Une fois que ces Messieurs se sont concertés et ont conclu que je ne présentait pas trop de danger pour le pays, on m'autorise à quitter la douane... Enfin, il faut d'abord que je range tout mon bardas pour ça !

    Ah! Me voici hors de la zone €, je suis toujours dans l' Union Européenne, mais ici , la monnaie s'appelle le Forint, diminutif : Huf.  Quand j'arrive dans un pays, je me mets en quête du premier bureau de change (il y a toujours une ou deux cabanes prévues à cet effet près des douanes) et je donne un billet pour voir ce qu'on me rend en échange. Ici, délesté de 50€, je repars riche de 17700 Huf , le jeu consistera à sortir du pays avec le moins possible de monnaie locale en poche... à la première pompe, je fais un plein de 12 litres d'essence : 4163,04 Huf, soit moins d'un €/litre, ça va.

    Première difficulté de circulation : la signalisation comme le police essaient de me diriger vers l'autoroute ce qui est contraire à mes principes et peut être néfaste à la santé de Patita, il me faut donc tourner, virer, refuser d' obtempérer, tenter d'expliquer, m'énerver avant de sortir enfin des grands axes et de me trouver sur des routes moyennes  tout à fait ordinaires mais encombrées de camions et de tracteurs, à la première ville, Nagykanizsa, je peux enfin m'éloigner de l'excitation ambiante et monter vers le Nord par des petites routes campagnardes charmantes. Par endroit, j'ai l'impression que je vais arriver à la maison, à La Gareille, il ya même des troupeaux de vaches pour parfaire l'illusion. Il est presque 15 h quand je peux enfin trouver un emplacement tranquille pour mon pique-nique, assis dans l'herbe à l'ombre d'un pommier, adossé à son tronc, avec vue dégagée sur les collines et une petite vallée calme et verdoyante.

    Pour ce soir, je vise le la Balaton, c'est raisonnable et le faible kilométrage parcouru compensera le  temps passé aux tracasseries de la douane. Ce lac est immense, une des plus grandes réserves d'eau douce d'Europe (peut-être bien la plus grande). Il y a longtemps que je souhaite le voir de près. ( Encore un nom de lieu qui me trotte dans la tête depuis l'enfance, découvert dans le Grand Atlas Larousse de mes parents que je dévorais, allongé à plat-ventre sur le tapis du salon... Ces nom me faisaient rêver et chaque fois que je le peux, je vais leur rendre visite, pour de vrai.  Après Hammerfest, Agadez, Lambaréné, Mourmansk, Santiago-de-Cuba, et bien d'autres c'est le Lac Balaton que je vais atteindre aujourd'hui !

    LVVDP  Jours 7 et 8

    J'ai choisi de le longer par la rive Nord, plus sauvage , qui passe entre l'eau et un parc naturel. c'est un site très touristique fréquenté par les Hongrois mais aussi par des citoyens des pays "de l' Est" et de très nombreux Allemands. outre le paysage, l'intérêt pour moi est d'y trouver un camping confortable où je compte passer deux nuits. Ce sera pour moi l'occasion d'une journée de repos que j'occuperai à prendre des douches (!), faire ma lessive (il y a des machines à laver dans les campings et c'est bien pratique, profitons-en, ce ne sera pas toujours le cas dans la suite de ce voyage). J'ai sélectionné, parmi les très nombreux campings qui bordent les rives du lac, sur internet celui qui m'a paru confortable mais raisonnable: je n'ai pas besoin d'une piscine à vagues avec toboggan géant (Je ne suis pas très fana de baignade et de natation), je ne fréquente pas les boîtes de nuit (Sauf le Macumba de La Gareille, ne cherchez pas à comprendre, c'est une vielle blague familiale), sur les photos j'ai vu qu'il n'y avait pas trop de bungalows et qu'on pouvait encore y trouver des emplacements pour "vrais" campeurs sous tente, i est au bord de l'eau et paraît ombragé. Albert m'y conduit sans difficulté.

    Comme souvent, je pose un problème à la réceptionniste: je ne dors pas sous la tente, je ne veux pas louer un bungalow, je ne traine pas de caravane et n'ai pas de camping-car. " Vous dormez-là dedans ? ", la pauvre fille n'en crois pas ses yeux et j'arrive à la convaincre de me facturer le tarif "tente" plutôt que celui "camping-car"... mais je devrais cependant m'installer dans la zone des camping-cars, bon.

    Je trouve une petite place ombragée (il fait très beau et mon thermomètre de bord indique 32° à l'intérieur et 29° à l'extérieur), je ne suis pas loin de l'eau et le secteur est calme. Le lac est magnifique, immense, il est parcouru par de très nombreux voiliers, certains, habitables , semblent plutôt conçus pour la haute mer. Il y a aussi des bateaux à moteur, plus ou moins luxueux, et hélas, de bruyants jet-skis... sur les plages de sable, les coups de soleil fleurissent dans le parfum des crèmes à bronzer. Les camping-caristes ne sont , en général, pas les voisins les plus bruyants dans les campings (sauf, parfois, à l'heure de l'apéro!). J'installe mon petit campement, déploie les auvents latéraux, dispose ma couchette etc... Puis je vais prendre une douche et repérer où se trouvent les sanitaires, les machines à laver, le bar, bref, je visite.

    Quand je reviens, tout propre et tout content, je suis attendu auprès de Patita: quelle surprise!  Graziella et Carlito me regardent arriver en rigolant , perdu dans mes pensées, je ne les reconnaît qu'au dernier moment. Ce sont deux charmants retraités Italiens qui bourlinguent à travers le monde dès qu'ils en ont l'occasion à bord de leur camping-car. Je ne les ai rencontrés qu'une seule fois, en 2018, au camping de Mereoja, en Estonie, juste avant d'entrer en Russie!  Ils m'avaient invité à dîner "chez eux", spaghettis vin d'Italie et m'avaient gentiment proposé leur aide quand je croyais avoir perdu mon porte-feuille... (Voir "La longue route de Patita", aux éditions BoD).  En route pour un grand tour Hongrie - Slovaquie - Tchéquie - Pologne, ils ont été bien surpris de découvrir Patita installée non loin de leur emplacement et m'invitent à nouveau à dîner! Le temps de mon appel quotidien à Martine (tout semble aller bien pour elle, elle a déjà commencé  à préparer sa valise bien qu'elle ne parte que dans un mois) et me voici prêt pour le repas du soir.

    Graziella se met en cuisine et Carlito me fait découvrir son nouveau jouet : plus beau, plus gros, plus confortable que le précédent. Je ne suis pas très attiré par ce type d'engins mais il faut reconnaître qu'au plan du confort ce palace roulant est supérieur à Patita mais, très encombrant, il n'en a ni le charme ni la fantaisie... 

    Excellente soirée, délicieuses, les escalopes... et fameuse, la bouteille débouchée pour fêter ces retrouvailles! Carlito et Graziella s'amusent de me voir me lancer sur un si long trajet, je fais souvent rire les gens qui me rencontrent et doivent me trouver un peu dingue, c'est toujours pour moi un grand plaisir d'amuser le monde (même quand c'est à mes dépends).

    ****

    Le lendemain, c'est la journée de repos qui n'en est pas une véritablement. Je cours de bonne heure mettre mon linge dans une machine avant que toutes ne soient prises d'assaut. Pendant la lessive, je rentre "à la maison", après un petit déjeuner rapide, il faut que je range mes affaires remballées à la va-vite à la douane, et, en particulier, que je ré-ajuste la bâche qui couvre mon chargement sur le toit. Un petit coup d'oeil à la mécanique un peu plus approfondi que les autres jours (Je démonte les deux ailes avant pour avoir une vue parfaite sur la mécanique et donner un tour de clé sur les boulons qui se dé-serrent -aujourd'hui, ceux de l'échappement- les gens qui passent viennent voir ça de plus près, j'ai écrit sur le côté du capot la marque de la voiture, son âge, sa cylindrée pour m'épargner de répondre toujours aux mêmes questions!)

    J'ai parcouru plus de 2000 km depuis le départ, sans gros soucis, ma plus grosse inquiétude est la bonne tenue des les cardans, même si Ludo m'en a trouvé de bonne qualité... L'autre souci habituel sur les 2cv est l'allumage, cette année sur les conseils de nombreux amis, j'ai équipé Patita d'un allumage électronique en remplacement des vis-platinées et condensateur traditionnel avec lesquels les soucis sont de plus en plus nombreux (pièces de re-fabrication de mauvaise qualité) ... c'est une expérience, si elle n'est pas concluante je peux toujours revenir à l'allumage traditionnel, j'ai emporté ce qu'il faut pour ça. 

    A midi, restaurant près de la piscine, j'y retrouve mes amis Italiens et nous dégustons ensemble le poisson du lac arrosé d'un vin blanc local, bien frais, très agréable mais un peu trop sucré à mon goût. Graziella et Carlito reprennent la route pour une petite étape, ils vont passer quelques jours à Budapest où leur place est déjà réservée. Peut-être nous croiserons-nous encore, ici ou là... mais sans doute pas cette année car je n'irai pas à Budapest et vais filer rapidement vers l' Ukraine.

    Après une petite sieste, je replie les auvents et la couchette (celle -ci est beaucoup plus facile à manipuler avec les modifications que j'ai faites durant l'hiver) et je pars avec Patita me promener sur les petites routes du Parc Naturel dans de jolies montagnes culminant à 600 m d'altitude, Patita en verra d'autres, plus impressionnantes, dans les semaines qui viennent! Puis je regagne le camping pour y passer une dernière nuit, il faut encore que je pense à recharger la batterie de mon appareil photo, j'avais oublié de le faire aussi ne garderai-je que très peu d'images de la journée d'hier...

    Repas simplifié ce soir : salade de tomates et sardines à l'huile d'olive et au citron... ( "Met citroën" est-il écrit sur la boîte )

    Allez, hop, au lit ! 

    ****

    Jour 7 :  de Prelog (HR) à Badacsonitome (H)( Lac Balaton )

    Km du jour : 171.          Km voyage : 2161

    ****

    Jour 8:                    Journée de repos au Lac Balaton (H)

    Km du jour : 33.              Km voyage : 2194

     

    *

     

    A suivre ...


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  • Du Col de Črnivec (Slovénie)

    au Lac de Prelog (Croatie)

    LVVDP.  Jour 6

     

    Au réveil, plus de trace des marmottes, endormies, les coquines... je retrouve l'entrée de leurs terriers, et, dans la terre fraîchement remuée, la marque de leurs pattes: je n'ai donc pas rêvé.

    C'est un matin comme je les aime : tranquille. Pas de bruit dans la montagne, un ciel dégagé et un petit vent très frais (Température 3,5°, à l'intérieur comme à l'extérieur de la voiture), on se couvre et ça va...

    Je suis content d'avoir prévu un petit paravent métallique pour le gaz, ça m'avait fait défaut au cours du précédent voyage : un bon café, quelques biscuits, une pomme,  et me voilà en forme. Autre aménagement nouvellement installé que j'apprécie, le coffre à linge que j'ai monté à la place du siège arrière gauche, je peux attraper mes vêtements propres du jour sans être obligé de descendre de la voiture pour aller fouiller dans mon sac de voyage, dans le coffre, c'est bien plus pratique.

    J'adore ces petites routes de montagne,  (forêts, prairies, ruisseaux) alors je prends mon temps, la contemplation est un plaisir gratuit. Les descentes se font en seconde, sans toucher à rien, à part le volant, bien sûr, car il y a pas mal de virages! Les côtes sont plus problématiques pour Patita car souvent raides et sans possibilité de prendre de l'élan... mais ça passe. Après Dobrna j'emprunte une nationale ( que dis-je, une internationale puisqu'elle mène à Graz, en Autriche ), je ne la suivrai que pendant une quinzaine de kilomètres avant de tourner vers Ptuj.

    Ptuj a été pendant quelques jours la capitale de la 2cv, puisque c'est là que s'est tenu, en  1995 (Je crois) le rassemblement Mondial des Amis de la 2cv... aujourd'hui tout est bien calme quand je m'y arrête pour faire quelques courses dans une supérette...

    LVVDP.  Jour 6

     

     

    Après avoir passé un petit moment à rêvasser à la terrasse d'un café, je m'engage sur une petite route dont je ne saurais dire si elle est en terre, ou simplement goudronnée mais couverte de boue séchée... il faut être prudent  car il y a par endroits des trous bien profonds aux bords agressifs: j'aurai sans doute bien d'autres occasions d'éclater un pneu et de plier une jante dans ce voyage, je préfèrerais que ça ne se produise pas dès le 6ème jour!

    La frontière se passe à  Sredisče Ob Dravi (Je savais que ce nom vous plairait, et encore, mon ordi n'a pas su mettre un accent circonflexe renversé sur le "s" alors qu'il y est parvenu pour le "c "). Je passe devant un petit bâtiment administratif qui doit être la douane, pas de drapeau, juste un type en uniforme assis sur une chaise qui me regarde passer sans bouger. Blasé, le Monsieur !

    LVVDP.  Jour 6A Nedelisče, (même problème typographique que précédemment!) sans aucun contrôle, je suis entré en Croatie.  J'ai une pensée pour mes amis  Vedrana et Bernard. Bernard est un deuchiste du Club 92, à Antony, sa femme, Vedrana,  est originaire  de la région mais  je ne sais pas s'ils se trouvent dans le coin en vacances en ce moment ( au moins verront-ils que j'ai pensé à eux, s'ils lisent ce lignes). Mon passage en Croatie sera d'ailleurs de très courte durée, la frontière Hongroise étant très proche.

    Tout bien réfléchi, je préfèrerais n'entrer que demain en Hongrie... si j'y arrive. En 1999, j'avais ce projet. Il y avait alors des postes frontières pour Touristes et des postes réservés aux camions. Avant ces dernières, la file d'attente était longue de plusieurs kilomètres et il fallait parfois patienter plusieurs jours de tracasseries administratives pour passer la barrière. Je me dirigeais donc vers la frontière "touriste" mais, après une heure de palabres, j'avais dû faire demi-tour car d'après le douanier, l'inscription "fourgon" sur la carte-grise de ma 2cv camionnette, bien qu'elle ne transporte aucune marchandise,  l'obligeait à utiliser l'entrée de service,  celle des camions! Pas de Hongrie pour moi, cette année là, j'avais dévié ma route par l' Autriche .

    J'ai repéré sur la carte un grand plan d'eau sur la rivière Dana, je le vise et,  quelques kilomètres après Prelog, je trouve mon bonheur : un petit coin caché au bord de l'eau, avec un petit embarcadère en planches et un vieux saule ... Personne en vue, je m'installe pour la nuit après mon petit compte rendu téléphonique quotidien.

    Eh bien bonne nuit !

     

    Ça étonne le touriste, mais les plaques de nationalité sur les voitures Croates sont marquée : HR.  car si ce pays s'appelle pour nous Croatie, pour ses habitants, c'est Hrvatska ...

     

     

    À suivre !

     


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  • De Tolmin (Slovénie) au Col de Črnivec (Slovénie)

    LVVDP.  Jour 5

    C'est frais, l'eau d'un ruisseau de montagne au petit matin, ça réveille quand on se débarbouille avec !

    Le soleil se lève en étirant l'ombre des montagnes sur le versant opposé. Après les rangements du matin et les vérifications traditionnelles, Patita reprend sa route qui tortille, gravissant de longues côtes, franchissant des petits ponts sur des torrents, traversant des villages dont quelques habitants, sur le pas de leur porte, s'étonnent de voir quelqu'un passer. Parfois, une petite église, à l'écart de tout, domine la vallée. Il fait frais mais très beau.

    LVVDP.  Jour 5

     

    J'ai choisi de ne pas passer par Ljubjana, la capitale, que je connais déjà. Certes, la ville est très belle mais l'accès de son centre est difficile tant les touristes se pressent pour admirer les six rues aux maisons colorées et les quartiers alentour. Je reste dans mes montagnes . Parfois le goudron de la route a disparu et Patita soulève des nuages de poussière. Je croise quelques camionnettes poussiéreuses, le camion du laitier...  Un cheval tirant une faucheuse prend plus de la moitié de la route, je dois m'arrêter, serrant au plus près le fossé, pour le laisser passer, le paysan me remercie d'un geste de la main.

    La journée se passe, calmement, rien ne m'incite à me presser, alors je traîne. Parfois je stoppe pour admirer, assis sur un caillou, le panorama. Je me régale des noms des villages traversés et m'amuse à essayer de les lire à voix haute en respectant ce que je crois être la bonne prononciation: Grahovo, Zelezniki, Kranj ...

    A Kranj, beaucoup d'animation, je croise l'autoroute qui descend vers la capitale, puis je longe, sur une route étroite, les pistes de l'aéroport . Eloignons-nous de cette agitation, je reprends mon ascension, après Kamnik où un vieux bus débarque quelques passagers, j'attaque la côte qui monte vers le col de Črnivec .

    Au sommet (altitude 902 m) quelques chalets modernes en bois sombre doivent héberger des vacanciers, je le dépasse et m'arrête au pied d'un mât-antenne pour passer mon appel téléphonique quotidien à Martine, tout va bien à la maison! 

    Quelques hectomètres plus loin, je trouve un chemin qui contourne un repli de terre : excellent endroit pour me cacher pour la nuit, d'ailleurs le car que j'ai dépassé plus bas passe sans que son chauffeur et ses passagers ne semblent me remarquer.

    Un peu plus tard, alors que la nuit tombe et qu'un calme absolu s'installe sur la montagne, des marmottes ( dont je ne soupçonnait pas la présence) sortent prudemment de leurs terriers. Un instant suspicieuses, elles réalisent rapidement que ni moi, ni Patita, ne constituons un risque pour elles. Je peux alors les observer en toute tranquillité, à quelques mètres seulement, les mères surveillant leurs petits qui se chamaillent, quelques vigies, dressées à l'entrées de leurs trous guettent, prêtes à siffler pour rameuter tout le monde à la moindre alerte. 

    En évitant tout mouvement brusque, je me prépare mon petit casse-croûte, et, quand il fait tout à fait noir, privé de mon spectacle, je vais me coucher.

    Jour 5.       De Tolmin (Slovénie) au Col de Črnivec (Slovénie)

    Km du jour : 307.          Km voyage : 1824

     

    À suivre ...

     

    Document d'époque : j'ai retrouvé ces notes prises en 1999 , il s'agit d'une promenade que j'avais faite (en 2cv, bien sûr, mais ce n'était pas Patita), dans ces mêmes montagnes... si ça peut inspirer quelqu'un...sarcastic

    LVVDP.  Jour 5


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  • Note préliminaire :   vous avez peut-être remarqué qu'au cours de ce voyage virtuel, il m'arrive de rencontrer des personnes existantes, connues généralement dans le milieu de la 2v et/ou du voyage .  

    Il va de soi que je ne les ai pas contactées préalablement , et j'espère qu'elles ne m'en voudront pas . Si, toutefois, ce n'était pas le cas, elles peuvent manifester leur mécontentement dans la rubrique "commentaires" à la fin de chaque chapitre .

    Par ailleurs, il est évident que, ce blog relatant une fiction ne comportant aucune date, il ne pourra en aucun cas leur servir d'alibi si l'un ou l'autre de ces personnages venait à commettre un crime ou un délit dans sa vrai vie . Bon, voila,  tout est clair .      yes

    LVVDP.    jour 4

     

    Une paire de touristes Allemands, descendus de leur camping-car Mercedes perturbent un peu mes opérations de repli et de petit déjeuner ... ils n'arrivent pas à croire que je sois venu de si loin jusqu'ici avec une si vieille et si petite voiture (Française, de surcroît!), quand je leur explique (en Anglais de cuisine, langue internationale) que Patita est allée il n'y a pas si longtemps jusqu'à Mourmansk, ils n'en croient pas leurs oreilles. Et quand je leur montre sur la carte où se trouve Mourmansk (ils l'ignoraient, manifestement), ils regagnent leur confortable domicile en commentant bruyamment dans leur langue ce qu'ils viennent d'entendre (on pourrait croire qu'ils s'engueulent, non non, c'est juste de l' Allemand...)

    J'ai dépassé le cap des 1000 km depuis le départ, pour le voyageur, c'est important, ça y est, on est entré dans le vif du sujet !

    La circulation est infernale, on se demande pourquoi le service des routes a investi dans les panneaux "défense de doubler" et des lignes continues (là, vous croyez que je vais vous dire que les Italiens doublent quand même, préjugés...), il y a tellement de monde qui roule à    2 km/h pare-choc contre pare-choc sur la route pas très large que même un scooter ne pourrait pas doubler !

    A Trento, j'en ai assez  et abandonne les grandes vallées pour le calme de petites routes de montagne comme je les aime, là, je suis tout seul et les paysages sont grandioses. Heureux de voir tant de beauté autour de moi, je conduis en chantant, je passe un bon moment à retrouver les paroles d'une chanson de Brassens et je me régale de ces mots qui coulent si bien : "Quand même je vivrais jusqu'à la fin des temps ..." La fin des temps, roule Patita, on en a des kilomètres à faire, avant la fin des temps !

    Je quitte la vallée de la Brenta pour celle du Piave, en passant un joli col très raide, Patita peine mais ne se plaint pas. Sur ma gauche, c'est le massif des Dolomites, et en voyant l'énorme caillou de la Marmolada, qui culmine à 3342m, on comprend pourquoi tous les alpinistes du monde rêvent de venir escalader ces montagnes.

    LVVDP.    jour 4

     

    Je ne connais pas toutes les altitudes par coeur, mais, profitant du beau temps,  je me suis arrêté pour contempler le paysage, faire quelques photos, et saucissonner un peu aussi (bien qu'il ne soit que 10h du matin), j'ai pris également le temps de consulter ma documentation ...

    Après Tomezzo, Albert m'a dégotté un itinéraire sinueux pour éviter l' autoroute et, à Udine, je reprends mes chemins de traverse pour atteindre la frontière Slovène : la barrière est ouverte, le poste frontière semble abandonné,  voilà Patita en Slovénie, et c'est très beau .

    LVVDP.    jour 4

     

     

    Il est  déjà 6 heures du soir et je commence à fatiguer et cherche un coin pour passer la nuit, je le trouve après Tolmin : chemin creux *, petit terre-plein herbeux sous les mélèzes, ruisseau qui glougloutte ... le soir tombe doucement, je me couvre et appelle Martine au téléphone, c'est surprenant, mais la communication passe bien, les nouvelles sont bonnes, merci.

    * En terre inconnue, toujours quitter la route par un chemin qui la surplombe, cela évite de rester coincé au fond d'un trou humide...

     

    Il est alors temps de se mettre en cuisine après avoir disposé Patita en "mode nuit" : Il me reste deux oeufs et une tranche de jambon , tout cela passe à la poêle, un petit coup de rouge pour faire descendre (j'ai emmené un cubi de Madiran pour ce début de voyage, il faudra qu'il soit fini avant l'entrée en Iran!)

    Ensuite ? Ablutions vespérales et au lit, bien fatigué mais bien content aussi .

     

    Jour 4 .   De Riva del Garda (Italie) à Tolmin (Slovénie)

    Km du jour : 305      Km voyage : 1517

     

    A suivre !


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